Décidémment février à la cote pour se mettre de gros défis: pas encore aussi connue que la Tournée Minérale, l'initiative février sans supermarché, apparue en Suisse, a été lancée en Belgique en 2019. Quatre ans plus tard, elle apparaît plus salutaire que jamais.
Le principe est simple: boycotter les supermarchés pendant un petit mois, le temps de (re)prendre d'autres habitudes, de (re)découvrir les commerces de proximité, et aussi des produits que vous ne connaissiez pas; et à la fin du mois, garder ces bonnes habitudes et convaincre tous vos voisins et amis.
Le but est de promouvoir et soutenir les producteurs et les commerçants indépendants face à la pression dégueulasse exercée par la grande distribution. L'existence n'a jamais été facile pour les épiceries indépendantes, mais depuis les trois dernières années, c'est pire que tout.
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Les marchés c'est trop chou
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On sait toutes et tous déjà, les chaînes de supermarchés n'ont de respect ni pour leur personnel, ni pour les producteurs, ni pour leurs clients, et ne proposent des gammes de produits bio ou "plant based" que par pur opportunisme mercantile (le green washing dans son expression la plus simple).
Notez, qu'est-ce qu'un supermarché, hein, au fond? Parce qu'on aurait tendance à juste opposer 'grandes surfaces' et 'épiceries bio', alors que la réalité est quand même plus nuancée. A Bruxelles par exemple, on trouve à la fois des grandes surfaces indépendantes (je pense en particulier à Freshmed, un de mes magasins préférés), et aussi malheureusement beaucoup trop de magasins bio appartenant à de grandes chaînes (...dont les procédés sont parfois d'autant plus écoeurants qu'elles tentent de passer pour des parangons de vertus en prônant toute une série de principes éthiques) (et en plus ces signes diacritiques partout c'est n'impörte quoi).
Comment faire? Quelques astuces.
- Achetons mieux: directement chez les producteurs et productrices!
Les campagnes sont remplies de fermes (des vraies), où l'on peut aller directement faire ses courses, et pour nous citadins, c'est plus compliqué - heureusement les fermiers vieinnent jusqu'à nous une fois de temps en temps: profitons-en! Il n'y a pas simple qu'un bon vieux marché pour acheter des légumes ultra frais.
- Achetons moins: mangeons nos provisions!
"Sans supermarché" ne veut pas dire "sans courses", mais ce type de défi existe également et c'est d'ailleurs une excellente idée: bref, il s'agit de faire le tri et le vide dans les placards -et le congélateur.
Parce que pendant qu'on y est, mettons en place une deuxième bonne résolution: ranger la cuisine et consommer ce qui se trouve chez nous - probablement une bonne petite réserve de féculents, de légumes secs et d'épices aux dates de péremption inavouables! (C'est ce qui arrive quand on va traîner sur des blogs culinaires, c'est malin) ... BREF, avec tout ça, plus qu'à faie un petit tour au marché pour acheter un beau chou bien frais et à vous les minestrone!
Et n'oubliez pas: faire des provisions, non seulement c'est relativement égoïste en acs de crise (pensez aux gens qui n'avaient pas de pq en avril 2020!), et surtout c'est un mauvais calcul. En 2020 j'ai jeté plusieurs boîtes de riz périmées depuis 10 ans et devenues rances... J'avais fait des provisions au momnt de la crise financière en 2008. C'est très nul, ne faites pas ça.
- Prenons le temps et faisons-nous plaisir
A fortiori dans les grandes villes, lors de nos déplacements, il y a des magasins devant lesquels nous passons très régulièreement et où nous ne sommes jamais rentrés. Et bin voilà c'est l'occasion rêvée de partir en expédition, tranquille, à pied, pour explorer et redécouvrir nos quartiers - ou d'autres.
A Bruxelles, nous avons la chance de trouver plein d'épiceries italiennes, polonaises, turques, portugaises ou de dizaines d'autres pays, qui importent toutes une série de produits impossibles à trouver ailleurs. Vous allez me dire pour le coup on oublie les producteurs locaux, je le concède: alors, j'ai pas dit qu'il fallait acheter nos bottes d'oignons dans des épiceries exotiques, mais quand même, trouver des graines de lupin ou des cornichons salés, des fois ça fait plaisir.
Maintenant, ces expéditions prennent du temps, surtout au début, et surtout si vous ne connaissez pas encore ces endroits. Mais prenez le temps et faites-vous plaisir. Explorer un territoire nouveau c'est très bon pour le moral et ça stimule l'imagination (... Bref: c'est tout le contraire de la corvée delhaize).
- Est-ce que ça coute plus cher?
Pour commencer, consommer les provisions d'aliments qui se trouvent déjà chez vous est la première mesure anti-gaspi qui vous permettra de faire des économies intelligentes.
A plus long terme, même s'il est difficile de comparer des produits de marques et de qualité différentes, il est indéniable qu'un certain nombre de produits coutent plus cher en épicerie. Certes, le rapport qualité prix y est souvent plus avantageux - parce qu'on y trouve littéralement des produits d'"épicerie fine" de très haute qualité - mais, aussi fabuleux que soient ces produits, ça nous fait une belle jambe quand on n'a pas trop trop de sous et qu'on veut juste se nourrir.
Et pourtant, les petites épiceries vous feront toujours faire des économies - a fortiori si vous y allez avec une liste de courses. Les supermarchés ont développé une panoplie de stratégies pour nous faire acheter toute une série de trucs dont nous n'avons absolument pas besoin, ce que ne font pas un maraîcher ou un épicier bio.
Un petit mot sur la liste de course: même si elle est utile pour vous empêcher d'acheter des trucs en trop (et pour éviter d'en oublier, bien sûr), une liste de course doit rester open et flexible. J'entends par là: "légumes pour snack" plutôt que "radis"; "légume racine pour soupe" plustôt que "panais"... Ceci vous permet de découvrir de nouveaux produits et surtout de vous adapter à l'offre du moment disponible chez votre maraîcher. Les exigences que nous avons pris la mauvaise habitude d'avoir en fréquentant les supermarchés sont responsables d'énormément de gaspillage (un supermarché vous offre en permanence une montagne de radis et une montagne de panais), alors que les maraîchers n'ont pas toujours de tout (même en saison, il peut arriver qu'un jour il n'y ait pas ou plus de radis, par exemple), et leur but est de vendre ce qu'ils font pousser - tout ce qu'ils font pousser, de préférence.
- Pas de voiture? Faites vous livrer les trucs lourds!
Ma vie a changé depuis que j'ai rencontré
Andy - une petite entreprise Bruxelloise qui vend et surtout
livre des boissons. Ils ont plein de boissons bio, laits végétaux, spécialités belges et même une large sélection de vins et bières sans alcool.
- Bref, on se retrouve la semaine prochaine pour une série de recettes inspirées de mes expéditions hors supermarchés.